Dans une lettre aux présidentiables dévoilée hier, le président de l'Association des Optométristes de France appelle les candidats à s'engager en faveur de la reconnaissance de l'optométrie. Et épingle au passage "la pression" qu'exercerait le SNOF.

"Si vous êtes élu à la Présidence de la République Française, vous engagez‑vous à permettre aux optométristes de pratiquer pleinement leur profession comme dans la plupart des pays industrialisés ?" À quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, c'est la question que l'Association des Optométristes de France (AOF) pose, dans une lettre ouverte, aux deux candidats encore en lice. Dans ce courrier, adressé ce week-end à Nicolas Sarkozy et François Hollande, Philippe Verplaetse, le président de l'AOF, conteste les deux principaux arguments mis en avant par le syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) qui, est-il besoin de le rappeler, se positionne contre la reconnaissance de l'optométrie en France. D'après l'AOF, l'augmentation du numerus clausus en ophtalmologie tout comme le développement du nombre d'orthoptistes sont des solutions trop "coûteuses". Selon M. Verplaetse, seule la réglementation de l'optométrie permettrait à la Caisse Nationale d'Assurance Maladie de réaliser des économies tout en facilitant l'accès aux soins oculaires et visuels. Dans l'exposition de ses projets, l'AOF se montre même très offensif, n'hésitant pas à dénoncer "la pression du syndicat des ophtalmologistes" : "La problématique actuelle de la difficulté d’accès aux soins oculaires et visuels est liée  à la seule volonté hégémonique et au corporatisme désuet du syndicat des ophtalmologistes qui revendique rationnellement toutes les responsabilités des actes spécifiquement médicaux : diagnostic, suivi et traitement des pathologies et pratique de la chirurgie", estime le représentant des optométristes. Et de poursuivre : "À contrario, la détermination des compensations optiques, les équipements en lentilles de contact et le dépistage des états oculaires anormaux sont des actes non médicaux qui peuvent être pratiqués par d’autres acteurs de la filière visuelle et, en particulier, par les optométristes."