Les opticiens itinérants se regroupent dans un collectif baptisé Road
L’idée derrière la formation de cette association, créée par trois membres-fondateurs, est simple : peser davantage dans la filière visuelle mais aussi et surtout dans le débat public portant sur l’accès aux soins.
L’union fait la force, dit-on. En créant le collectif Road, acronyme de Regroupement des Opticiens À Domicile, trois entreprises françaises de l’optique en mobilité en font la démonstration. Les Opticiens Mobiles, Les Opticiens à Domicile et L’Opticien qui Bouge* se sont réunis au sein d’une structure commune pour gagner en visibilité auprès des décideurs publics. « Nous pensons que ce métier ne doit plus être une minorité invisible auprès des pouvoirs publics et doit émerger dans le monde de l’optique, historiquement surreprésenté par la pratique du métier en magasin, dont le service est pourtant lui-même limité à une partie, mobile et urbaine, de la population », fait valoir Matthieu Gerber, à la tête des Opticiens Mobiles, qui devient donc le premier président de Road, secondé par Jérôme Marczark à la vice-présidence (Les Opticiens à Domicile) et Gwenaël Merlio (L’Opticien qui Bouge) en qualité de secrétaire général. Outre cette fonction de porte-voix auprès des institutions diverses et variées, le collectif Road a aussi vocation « à renforcer la profession » d’opticien itinérant, aussi bien au niveau éthique que pratique, dans son exercice quotidien.
À peine porté sur les fonds baptismaux, le tout jeune collectif entend d’ores et déjà faire valoir son argument de légitimité en s'appuyant sur une étude menée à sa demande par l’Institut Sapiens. Intervenant dans le débat public, ce laboratoire d'idées qui se veut indépendant et non partisan promeut, tous domaines confondus, les « nouvelles conditions d'une prospérité partagée ». En se penchant sur les problématiques d’accès aux soins visuels, ce think thank a donc établi que « plus de 30 milliards d’euros sont perdus chaque année, en coûts cachés et en perte de productivité, à cause d’un mauvais accès aux soins visuels ». Et le collectif Road de partir de ce constat-là pour revendiquer toute la pertinence du métier d’opticien ambulant : « Ce coût pourrait être largement neutralisé par une amélioration des soins optiques, basée sur la logique de ''l'aller-vers''. Ce montant pourrait alors venir financer directement l’accompagnement de la dépendance en alimentant de manière indirecte la cinquième branche de la Sécurité sociale, créée en 2022 et non suffisamment dotée pour le moment, devant financer l’autonomie des seniors. »
* Les Opticiens Mobiles revendiquent quelque 120 opticiens répartis dans toute la France ; Les Opticiens à Domicile font état d’une trentaine d’opticiens actifs ; quant à L’Opticien qui Bouge, il affiche 45 opticiens dans ses rangs couvrant 26 départements.
Ci-dessus : Matthieu Gerber, Jérôme Marczark et Gwenaël Merlio, respectivement président, vice-président et secrétaire général du collectif Road.
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