Près de deux Français sur trois (64 %) se déclarent, en 2010, prêts à payer plus cher des produits fabriqués en France plutôt qu’hors d’Europe. C'est une enquête menée par le Crédoc qui l'affirme et qui analyse ce regain d'intérêt.

64 %, donc. Une proportion en nette augmentation si on se souvient qu'il y a cinq ans, moins d’un sur deux (44%) était disposé à payer ce supplément. "Dans un contexte de fortes contraintes sur le pouvoir d’achat, à un moment où beaucoup de nos concitoyens s’imposent régulièrement des restrictions sur leur budget, cette tendance est révélatrice d’un changement profond d’attitude, commente Fanette Recours, à l'origine de cette étude. En six ans, la majorité a basculé dans toutes les catégories sociales. Quel que soit le revenu, quel que soit l’âge, plus d’une personne sur deux consentirait à un effort financier. Même les personnes dont les revenus mensuels sont inférieurs à 900 € par mois se disent majoritairement prêtes à payer plus cher. La proportion atteint ou dépasse 70% chez les plus de 60 ans, les cadres, les professions intellectuelles supérieures, les diplômés du supérieur et les hauts revenus".
Dans quelle mesure nos concitoyens sont-ils prêts à accepter un surcoût ? Réponse de l'enquête : "Comme en 2005, trois personnes sur dix accepteraient une augmentation limitée à 5 % ; mais cette année, 33 % envisageraient un coût supérieur, alors qu’ils n’étaient que 14% cinq ans plus tôt". C'est dire si le phénomène d'attachement au Made in France a pris de l'importance. À quoi doit-on attribuer cette inclination à débourser davantage pour des produits fabriqués dans l'Hexagone ? L'enquête pointe plusieurs raisons, à commencer par l'image de fiabilité associée aux produits français. Dans l'esprit de nos concitoyens, les produits fabriqués à domicile, si on peut dire, sont perçus comme étant de meilleure qualité que ceux venant hors d'Europe. Quant aux autres motifs qui poussent les Français à se tourner plus activement vers les produits hexagonaux, l'enquête cite notamment "la solidarité, l'engagement citoyen et les préoccupations pour l'environnement". Autrement dit, les consommateurs semblent plus que jamais désireux de donner à leur acte d'achat une dimension éthique.

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