Selon « le plan d’action » envisagé par le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF), le délai médian pour obtenir une consultation peut encore baisser dans les années à venir. L'organisation professionnelle fait plusieurs propositions en ce sens. 

« Ambitieux mais atteignable ». C’est en ces termes que la présidence du SNOF qualifie son objectif d’atteindre idéalement 80 % de réduction des délais médians de rendez-vous à brève échéance. Soit, concrètement, 15 jours dans le cadre d’une consultation périodique et 3 jours en cas d’apparition de nouveaux symptômes nécessitant un examen rapproché (sans notion d’urgence). Selon le syndicat, de telles perspectives sont réalistes à l’horizon des deux-trois ans au plan national et dans les cinq ans pour les zones sous-dotées en praticiens. Réalistes, oui, mais à condition que certaines mesures soient combinées pour maximiser leur potentielle efficacité... « Les ophtalmologistes ont jusqu’ici su faire preuve d’adaptation pour stabiliser l’offre de soins oculaires sur l’ensemble du territoire tout en améliorant les délais de rendez-vous et ce malgré un contexte soutenu de départs à la retraite des médecins », faisait remarquer le Dr Bour lors d’une récente conférence. Et d’assurer que la filière peut « aller plus loin dans l’objectif de dynamiser l’accès fluide des patients aux soins oculaires ».

Pour ce faire, le SNOF estime qu’il faudra d’abord évaluer l’impact de la mise en place de la primo-prescription pour les orthoptistes des lunettes et lentilles de contact (pour les patients âgés de 16 à 42 ans et pour les faibles amétropies). Encore faut-il que cette possibilité donnée aux orthoptistes entre réellement en vigueur : dans les tuyaux depuis un an, cette disposition n’est toujours pas effective, faute d’arrêté ministériel… Parmi les autres dispositions à pousser, le syndicat évoque aussi la télémédecine (téléconsultation + télé-expertise). Mais une « télémédecine éthique dans des lieux médicaux ou neutres », tient à souligner l’instance syndicale, opposée, on le sait, à l’implantation de tout dispositif de téléconsultation dans des lieux à vocation commerciale. Le renouvellement des équipements optiques par les orthoptistes et chez les opticiens est également de nature à impacter favorablement les délais de RDV, selon le SNOF, qui réitère toutefois, dans le cas précis des opticiens, ses attentes en matière de retours d’informations systématiques sur l’adaptation éventuelle des ordonnances (via l’utilisation, notamment, de la messagerie sécurisée permettant les échanges entre professionnels de santé). Le syndicat voudrait également voir se poursuivre le développement des cabinets dits secondaires « pour un meilleur maillage territorial ».

Même souhait pour la poursuite du travail collaboratif autour de l’ophtalmologiste, les équipes plurielles permettant, selon le SNOF, d’optimiser la prise en charge de la patientèle. (Des équipes plurielles qui comprennent notamment des AMO, un statut que l’Association des Optométristes de France conteste vivement de son côté). La montée en puissance de la prise de rendez-vous en ligne pourrait d’autre part fluidifier l’accès au soins, fait valoir encore le SNOF. (À ce jour, quelque 2 300 ophtalmologistes proposeraient déjà un service en ligne pour décrocher une consultation.) L’ouverture d’au moins 200 postes d’internes en ophtalmologie par an sur la prochaine décennie compte également, enfin, parmi les mesures qui, selon le SNOF, peuvent permettre d’orienter à la baisse les délais médians.

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