Réalisé par Altares, le baromètre des défaillances d’entreprises sur le 2ème trimestre 2022 montre une nette recrudescence des liquidations judiciaires. Les opticiens fragilisés au sortir du covid sont les plus touchés.

Les effets à retardement de la crise sanitaire commencent-ils à se faire sentir ? Visiblement oui. Alors que le baromètre mené par Altares reflétait un début d’année plutôt calme en matière de défaillances d’entreprises*, la situation se dégrade nettement sur le 2ème trimestre. Sur la période, il y a eu deux fois plus de procédures qu’au premier trimestre : on est passé de 17 à 34. Rappelons que l’an passé, à la même époque, le baromètre enregistrait seulement 10 procédures. Sur les 34 défaillances répertoriées au 2ème trimestre 2022, on compte 28 liquidations judiciaires et 6 redressements. « Si en T2 2021, les sociétés défaillantes avaient plus de cinq ans, en T2 2022 13 sur 34 ont moins de cinq ans (9 ont moins de trois ans). Le secteur est rattrapé par la fragilité de ces jeunes acteurs comme cela est constaté sur l’ensemble de l’économie », nous éclaire Thierry Millon, directeur des études Altares, sollicité par notre rédaction.

Et l'intéressé de pousser un peu plus loin son décryptage en nous fournissant d’autres éléments d’appréciation de la situation globale : « Ce trimestre, à l’exception d’un opticien de Cholet liquidé quelques mois après le décès de son gérant, l’essentiel des défauts concerne des sociétés en difficultés depuis plusieurs mois. Le quart des jugements était même accompagné de constatation d’une date de cessation de paiement remontant à plus d’un an. Trois sociétés seulement présentaient des comptes annuels de 2020 ou 2021 (qui était déficitaires), les autres sociétés présentaient des comptes beaucoup plus anciens. » Autrement dit, la pression s’accentue sur les opticiens fragilisés au sortir de la crise sanitaire. Et M. Millon de conclure : « Le secteur de l’optique entame comme les autres un rattrapage de défauts d’acteurs fragiles sortant de la période covid avec peu de liquidités (pas de PGE par exemple) et une clientèle insuffisante. Le dépôt de bilan est alors inévitable et le jugement prononcé de la liquidation directe sans alternative. »

* Ces procédures recouvrent liquidations et redressements judiciaires et, éventuellement, sauvegardes.

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