Le musée du quai Branly poursuit ses efforts pour rendre accessible aux personnes malvoyantes ou non-voyantes des œuvres d’art majeures issues de ses collections. Avec Alain Mikli comme mécène de nouveaux dispositifs tactiles.

Une sélection d’œuvres représentatives de tous les continents ont été mises en relief pour que les malvoyants puissent les "ressentir" au toucher. Inauguré cette semaine, le parcours tactile en question est constitué de 14 objets du musée reproduits en bas-relief ou en volume et qui sont exposés par roulement sur 5 lutrins. Ces dispositifs sont accompagnés de textes descriptifs en braille et gros caractères, ainsi que d’un commentaire sonore. À portée de main, des casques diffusent en effet un contenu audio et musical qui permet de décrypter le sens et le contexte de l’objet exposé. C'est, on l'a dit, le groupe Alain Mikli International qui est mécène de cette heureuse initiative. Ce n'est pas la première du genre pour Alain Mikli, qui explique en ces termes sa motivation : "Je constate que trop souvent, à l’heure actuelle, le non-voyant est considéré comme un être semblable que l’on ne veut pas voir. Je refuse ce constat. (…) Nous vivons dans une société totalement visuelle : ne pas voir, c’est être exclu. Et s’il y a un domaine duquel les non-voyants sont exclus, c’est celui de l’accès aux arts visuels et surtout aux musées. Dans les musées, on a le droit de voir, mais surtout pas de toucher". Et le créateur d'insister : "Je ne vois pas pourquoi les handicapés visuels se verraient interdire l’accès au patrimoine de l’humanité". Précisons que cette mise à disposition des oeuvres majeures des Arts premiers a connu un précédent. Alain Mikli a également participé à la mise en  place, au Centre Pompidou, d'un parcours qui permet, lui aussi, d'entrer en contact avec dix oeuvres majeures de l’art moderne et de l’art contemporain.

Photo : de g. à d.; Estelle Costes, Aymeric Vildieu, Stéphane Martin (président du musée Branly) et Alain Mikli.